Comment savoir si on nous ment ? Le mensonge est très courant dans notre vie quotidienne. Les gens mentent plus ou moins souvent selon leurs habitudes et leurs personnalités.
Pour ne pas être victime de mensonges il faut savoir les détecter.
Il est utile d'évaluer la tendance naturelle au mensonge des personnes, avant de concentrer nos questions sur le sujet pour lequel on se demande si la personne est sincère ou
pas.
Certaines professions nécessitent de savoir détecter le mensonge (recruteurs en entretien d'embauche, policier, ...). Mais en fait c'est très utile pour tous ceux qui côtoient
d'autres personnes (donc presque tout le monde).
Devenir un détecteur de mensonges (un vrai car les détecteurs électroniques sont inefficaces puisqu'ils ne savent pas interpréter les émotions) est une véritable force très
utile dans notre vie sociale (et souvent professionnelle).
Mentir est le fait de dire des choses que l'on sait être fausses, ou encore de passer sous silence des éléments importants afin d'induire son interlocuteur en erreur. Le menteur a donc la volonté de tromper la personne à laquelle il ment.
La plupart des gens n'aiment pas mentir, ils ne le font pas naturellement. Et c'est grâce à cela qu'on va pouvoir détecter les mensonges le plus souvent.
Mais chez certaines personnes, la propension au mensonge est si importante, qu'elles s'expriment aussi naturellement dans le mensonge que dans la vérité. Ce sont les menteurs dit pathologiques.
Pour eux mentir est tellement naturel qu'il n'est pas possible de détecter des signes visuels de mensonges, et c'est seulement en recherchant une incohérence dans leurs affirmations qu'on peut détecter la tromperie.
A l'inverse, certaines personnes adorent mentir, par défit et afin de se prouver à soi même (et à ses complices éventuels) sa propre supériorité (ce qui est une forme de narcissisme). Chez eux, c'est le sentiment de joie (lors de mensonge ou lorsque celui-ci semble fonctionner) qui peut les trahir (et révéler leur duperie).
Pour bien mentir, idéalement le menteur se contente de dissimuler la vérité. Il n'a ainsi pas à mentir directement (mais seulement de façon indirecte par omission), ce qui est plus facile.
Mais pour tromper quelqu'un, il lui est aussi très souvent nécessaire de feindre, c'est à dire d'affirmer quelque chose de faux. Cela est plus difficile, en particulier pour ceux qui n'aiment pas mentir.
Si le menteur éprouve une gêne et qu'il sent que ses émotions peuvent être repérées, il peut feindre un sentiment (avec un bon prétexte) afin de masquer ce qu'il ressent réellement et dissimuler ainsi la véritable raison de son émotion.
Le sourire est le masque d'émotion le plus facile et le plus souvent employé.
Mais une technique encore plus simple est de ne pas cacher son émotion mais de mentir sur sa cause.
Une autre technique pour les menteurs est de dire la vérité mais en exagérant, afin d'inciter les personnes visées à ne pas les croire. Ils peuvent ainsi ne pas avoir à répondre à une question pour laquelle ils ne souhaitent pas dire la vérité, en provoquant avec humour la personne afin de l'inciter à oublier sa question ou à s'éloigner.
Les meilleurs menteurs n'ont aucune honte à mentir, et ont une grande confiance en leur capacité à tromper sans se trahir (ce qui les aident beaucoup à être performant dans ce domaine).Un mensonge peut être détecté lorsque le menteur révèle la vérité par maladresse (en se contredisant par exemple), ou en se comportant de façon suspecte (avec des émotions injustifiées). Ces signes de mensonges sont les failles du menteur.
Les mensonges ne sont pas toujours bien préparés, et face aux questions ou explications annexes le menteur peut se trahir lui même sans le faire exprès.
Une incohérence dans ce qu'il dit va rapidement engendrer un doute chez son interlocuteur.
Une pause verbale non naturelle ou un lapsus est aussi assez révélateur. Surtout si la personne a besoin de réfléchir trop fréquemment lors de ses explications, avec de nombreuses pauses et hésitations.
Certains mensonges nécessitent de feindre une émotion non ressentie, ce qui est difficile pour la majorité des gens. La détection de la simulation dans ce cas est souvent assez facile, en particulier lorsque le menteur n'a pas l'habitude de simuler l'émotion concernée.
Beaucoup de mensonges sont découverts du fait d'une émotion qui révèle une anomalie comportementale qui sème le doute. Il s'agit d'une fuite comportementale.
On peut souvent remarquer une tentative de dissimulation d'une émotion.
Cette émotion peut apparaître dans une expression du visage (par exemple, une micro expression faciale rapidement chassée du visage par la personne qui ment) dans la voix, dans la respiration (accélérée par exemple), dans un geste, ou en encore une déglutition excessive.
Appréhension, culpabilité et plaisir sont les trois émotions classiques à rechercher pour identifier un mensonge.
- Plus le menteur a peur d'être démasqué, plus il va avoir peur et donc aura du mal à cacher cette émotion. Si il pense que la personne visée est très susceptible de découvrir qu'il ment, il va avoir peur et risquer de se trahir ainsi.
Moins le menteur a confiance en ses capacités pour mentir, plus il va facilement paniquer.
L'enjeu du mensonge compte aussi. Plus celui-ci est élevé plus la peur a de chances d'apparaitre dans l'esprit de celui qui veut tromper.
- Le sentiment de culpabilité chez le menteur qui n'aime pas mentir est peut-être le plus fréquent et le plus facile à détecter. Si la personne baisse la tête ou détourne le regard, cela signifie souvent une gêne de cette nature.
- Une personne qui prend un plaisir anormal dans ses affirmations et explications est aussi suspecte. En effet certains menteurs aiment tromper, et prennent du plaisir lors du mensonge ou lorsqu'ils constatent que leur interlocuteur les croit.
Dans le livre Je sais que vous mentez de Paul Ekman, vous pouvez retrouver le détail de ce qui est brièvement résumé ci-dessus, et bien plus encore.
Paul Ekman (le spécialiste mondial de la détection du mensonge) explique comment détecter le mensonge dans les paroles (laspus verbaux, tirades, ...), la voix, les indices corporels (lapsus emblématiques, illustrants, manipulatoires, emblèmes, ...).